L’État est en cause. C’est lui qui a conduit sa politique financière et comptable à l’instar des entreprises privées : pas de stock et achats en flux tendus.
Et tout occupé à rogner sur les « coûts » de l’hôpital, il ne s’est pas préoccupé de prévoir. Si le Covid 19 est nouveau, les épidémies non !
Revenir « à la normalité » serait revenir à une politique sociale contre les salariés entraînant tours de vis sur les salaires, sur les conditions de travail, sur les retraites et les conditions du chômage. D’ailleurs, le Medef y pense déjà très fort.
En cause, encore, l’État qui conduit une politique sociale visant à diminuer la part qui revient aux salariés et fonctionnaires au profit des actionnaires et à la sacro-sainte entreprise.
Revenir « à la normalité » serait continuer de produire ce que nous produisions avant, sans se préoccuper des conditions de production à l’autre bout du monde, sans se préoccuper des répercussions sur l’écologie et l’environnement, et sans se préoccuper de l’ utilité réelle de ce qui est produit, où, quand et comment.
En cause, toujours, la course effrénée au profit, à la croissance ! Mais pour qui et pour quoi faire ?
Enfin, revenir « à la normalité » d’avant est le leitmotiv de ce gouvernement - quitte à transformer l’État à ce qu’il était pendant les Trente glorieuses, les années d’avant le libéralisme. Le porteur et le moteur de la société de consommation à outrance, avec son corollaire : le magnifique maintien de l’emploi.
En tant qu’organisation anarcho-syndicaliste, l’emploi et sa garantie pour les emplois particulièrement inutiles ne sont pas l’alpha et l’oméga de notre action.
Nous sommes pour une production de biens et de services correspondant à l’expression des besoins des travailleurs (avec ou sans emploi). Et nous sommes contre une production qui ne correspond qu’aux besoins de ceux qui vivent de notre travail. Ainsi en tant que métallos, nous ne sommes pas du tout sûrs que la construction de jets privés et d’avions, de yachts et de paquebots soient indispensables... Par contre reprendre le chemin de circuits courts pour la production industrielle utile au plus grand nombre nous semble pertinente. Elle générera des ateliers à taille humaine, proches des utilisateurs et sera bien plus raisonnable en terme environnemental et écologique.
Certes, tout ceci peut sembler utopique.
Pourtant, nous avons bien sous les yeux les motifs qui permettent d’envisager une autre société.
Et si on continuait ?
Travailler tous, moins et autrement pour répondre aux besoins du plus grand nombre. Définir les relations humaines par la solidarité et la coopération quelle que soit notre couleur de peau, notre sexe et notre origine géographique. Voilà pourquoi notre syndicalisme est révolutionnaire !
S’organiser à la CNT, la lutte des classes n’est pas entre parenthèses, c’est faire vivre ces idéaux au quotidien tout en luttant ici et maintenant sur les lieux de travail et de vie pour conserver et développer les conquêtes sociales, tout en se formant à l’autogestion.
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Publié le : | 30 avril 2020 |
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