Le revenu moyen des travailleurs a augmenté sur les dernières décennies, mais clairement pas à la même vitesse que la hausse des prix des produits de première nécessité. Si depuis 2000, le Smic a augmenté de 60%, le prix de l’énergie a suivi la même évolution et cette hausse accélère depuis 2010. Le prix des logements a plus que doublé sur la même période. Les travailleurs aux salaires les plus modestes ont donc eu une perte importante de reste à vivre, une fois leur survie assurée, et ce malgré une revalorisation des minima sociaux. La CNT apportera donc son concours, avec ses moyens, pour que les salaires les plus bas soient augmentés, en prenant pleinement en compte la hausse du coût de la vie et par exemple qu’en matière de loyer le taux d’effort (soit le rapport entre le loyer et le revenu) ne soit pas supérieur à 10% : pour mémoire ce dernier en 1973 était de l’ordre de 10% contre plus de 40% aujourd’hui. La CNT revendique l’égalité des salaires sans discrimination de genre, d’origine, de couleur de peau, d’orientation sexuelle, d’âge ou d’handicap. La CNT revendique l’augmentation des salaires, des indemnités chômage et de leur durée ainsi que la pension des retraités.
Cette question des salaires est primordiale pour celles et ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts, ou à qui il ne reste plus grand chose pour profiter de la vie, une fois que la survie a été assurée. Mais elle n’est pas à la hauteur des enjeux de notre siècle. En effet, les crises économiques du système capitaliste, et l’abandon de pans entiers de l’industrie ont causé un important déclassement de la population.
La double crise climatique et d’effondrement de la biodiversité nous fait remettre en question l’écart entre l’utilité de notre production et ses impacts négatifs, en particulier sur les travailleurs, victime de la compétition de tous contre tous, de la hiérarchie, de la productivité, de la pression du chômage etc. Ces chocs passés, en cours et à venir vont encore plus précariser les salariés.
Assurer les conditions de vie des travailleurs, réduire les inégalités, répartir les richesses produites ne pourra donc pas uniquement reposer sur la seule question de l’augmentation des salaires.
Des changements profonds de nos modes de production, de nos modes de vie sont donc nécessaires pour tenir le coup de ces crises qui s’annoncent, pour lutter contre la décorrélation entre les valeurs produites par notre labeur et les valeurs humaines. « Quoi produire ? Pourquoi, pour qui et comment ? » sont des questions fondamentales qui doivent être posées. On ne peut compter ni sur les actionnaires ni les patrons pour y répondre : leur seul souci étant l’accumulation de profits, que ce soit pour produire des canons ou des casseroles. On ne peut pas plus compter sur la classe politique dont le seul but est de conquérir l’État... garant de la propriété privées, donc des intérêts des actionnaires.
Le syndicalisme révolutionnaire de la CNT peut être l’alternative pour que les salariés soient en mesure de peser concrètement, au quotidien, contre la logique patronale. Le syndicalisme émancipateur de la CNT peut être l’alternative pour sortir du capitalisme et envisager une société où le profit ne soit plus le moteur des activités humaines. Le syndicalisme internationaliste de la CNT peut être l’alternative pour permettre par l’action directe aux classes laborieuses de reprendre leur destin commun en main. Être acteur de la lutte syndicale, c’est participer à la défense collective des travailleurs avec ou sans emploi contre les intérêts de la classe dominante.
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Publié le : | 3 octobre 2021 |
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✚ Tract Pour un autre présent - octobre 2021
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