✖ Solidaires et volontaires contre une loi voulant donner aux chefs d’entreprise une force absolue pour isoler les salariés et les priver de toute possibilité réelle de représentation collective.
✖ Solidaires face à la répression : exposés aux rangées de rangers et de matraques, dans le brouillard constant des gaz lacrymogènes, les manifestants s’organisent.
✖ En collectifs, pour soutenir les camarades interpellés, incarcérés et condamnés, en prenant en charge les frais d’avocat, en organisant la défense collective. Pour que la machine répressive ne puisse plus broyer les gens aux mains d’une « justice » qui n’est qu’un outil au service des politiques et du capital.
✖ En équipes de médecins de rue, venant bénévolement et courageusement porter secours dans les gaz et les tirs de Flash-Ball.
✖ En interpro, pour aider à bloquer et soutenir financièrement tous les secteurs en lutte, au-delà des revendications de branche.
Mieux, les travailleurs, sans attendre d’invitation de qui que ce soit, sans avoir besoin de « fan-zone », ont pris les places pour se retrouver, appeler à des assemblées générales, des commissions, sans élire de chefs ni nommer de représentants. Pour les médias dominants, pas de porte-parole à humilier sur un plateau de télé. Ce mouvement n’a pas de visage.
Et quand cette classe des travailleurs s’exprime, elle le fait par ses propres canaux, ses propres médias. Détresse des éditocrates qui n’ont plus que des « casseurs » à se mettre sous la dent, maigre consolation pour un mouvement qui leur échappe...
Étudiants, travailleurs avec ou sans emploi, retraités, salariés de l’enseignement, de la santé, du social, des transports, de l’énergie, du spectacle, dans les entreprises, les établissements publics, dans la rue, la liste est longue. Tous ont montré leur détermination à ne pas lâcher et à ne pas céder aux tentatives d’enfumage. En faisant mine de vouloir jeter quelques miettes avec l’article 2 de la loi, le gouvernement croit nous faire oublier qu’il garde l’essentiel. Personne n’est dupe.
Depuis le début du mouvement, les travailleurs ont eu l’occasion de réaffirmer leur existence en tant que classe consciente d’elle-même et pouvant s’organiser seule, renouant ainsi avec les origines du syndicalisme et de la lutte des classes.
Le gouvernement et le patronat mènent une offensive capitaliste globale. En témoignent les restrictions des libertés imposées au nom de l’antiterrorisme, les expulsions des migrants, les attaques contre les droits de chômeurs dans le cadre de la négociation Unédic et les propositions du rapport Sirugue annonçant une baisse quasi générale des minima sociaux. Tandis qu’on casse les droits des salariés, on creuse la tombe de ceux des chômeurs.
La CNT participe à ce mouvement et le soutient depuis le début. Parce que nous sommes un syndicat où s’organisent les travailleurs et que nous luttons contre toutes les offensives patronales et étatiques. Parce qu’en tant qu’organisation horizontale et autogestionnaire, nous n’avons ni permanent ni bureaucratie et que nous nous battons pour l’émancipation des travailleurs. Parce que nous sommes solidaires des personnes inculpées et arrêtées, non organisées ou quelles que soient leurs affiliations. Parce qu’en tant que syndicat de classe, nous combattons ce gouvernement à la botte des patrons. Et notre seule arme, c’est la grève générale reconductible ! Diffusons des tracts, faisons des collages massifs, réunissons-nous sur nos lieux de travail, dans nos quartiers et mettons en place des caisses de grève pour permettre aux bas salaires de suivre le mouvement.
Alors aux gouvernants, aux dirigeants d’entreprise, aux barons de la presse, bref à la classe qui se veut dominante, vous qui vous croyez intelligents à bégayer la citation : « Il faut savoir finir une grève », il est temps pour vous d’entendre : « Il faut savoir retirer une loi ».
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Publié le : | 12 juin 2016 |
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