Depuis le début de la pandémie de Covid les établissements de la petite-enfance sont une fois de plus les laissés pour compte ! Cela va faire maintenant un an que les médias et les pouvoirs publics parlent des écoles, des collèges, des lycées en oubliant systématiquement ces établissements. Pourquoi ce mépris ? Pourquoi ce silence alors qu’il a été établi que les enfants étaient des vecteurs du virus [1] ?
Dans la grande majorité des crèches et halte-garderies, nous avons affaire à des femmes œuvrant pour l’intérêt général. Alors qu’elles travaillaient déjà dans des conditions difficiles en temps normal, aujourd’hui avec les nouvelles normes d’hygiène et de sécurité à appliquer en raison de la pandémie, l’accueil du jeune enfant devient un casse-tête au quotidien.
Comment conjuguer sereinement un accueil de qualité du jeune enfant avec un manque criant de moyens exacerbé par la crise actuelle ? Comment accueillir sereinement les enfants en sachant pertinemment qu’ils peuvent être vecteurs du virus et que les gestes barrières sont impossibles à respecter avec cette tranche d’âge si on veut assurer leur sécurité affective ?
Comment faire entendre aux familles que ça n’amuse pas les professionnelles de leur annoncer qu’elles ne peuvent pas accueillir leurs enfants malades ? Car derrière cette impossibilité d’accueil se trouve l’intérêt des autres enfants (ne pas transmettre un potentiel virus, surtout actuellement) et celui des professionnelles qui les accueillent tous les jours, souvent après de nombreuses heures de transport. Ce sont (majoritairement) des femmes qui ont elles-mêmes des vies de famille, toute l’intendance qui va avec, et dont certaines cohabitent avec des personnes vulnérables.
Derrière les prénoms qui accueillent les enfants tous les matins il n’y a pas que des bras pour les porter et les accueillir, il y a des heures de réflexion et d’échange d’une équipe pour assurer la sécurité affective des touts petits ! Nous n’en pouvons plus d’entendre « Amusez-vous bien avec les enfants » ! Nous ne sommes plus à l’époque du gardiennage d’enfants ! Nous faisons des vrais métiers ! Nous ne jouons pas à la poupée ! Nous sommes des travailleuses ! Et quand les conditions de travail ne sont plus tenables nous ne pouvons plus accueillir les enfants !
Alors si derrière le silence des médias et des pouvoirs publics se trouve la volonté politique de vouloir continuer à faire tourner l’économie, il ne faudrait pas nier aussi que la perspective de garder son enfant h24 n’enchante guère certains parents. Pourtant tout ce beau monde va devoir ouvrir les yeux ! Car les professionnelles n’en peuvent plus ! À l’heure de la cause des femmes, pourquoi aussi peu de compassion et de solidarité ? Peut être simplement un certain... Mépris de Classe !
Pour le bien des enfants et des travailleuses :
Tant que le taux d’incidence est critique :
[1] Par exemple, d’après l’enquête ComCor (Institut Pasteur / Santé publique France /CNAM, compte rendu public en décembre 2020), le risque d’être infecté est 30% plus élevé lorsque les enfants sont scolarisés en maternelle, au collège ou au lycée, et 40% plus élevé si les enfants sont en crèche. https://www.pasteur.fr/fr/file/37907/download
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Publié le : | 11 mars 2021 |
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