Depuis quelques années, les « réformes » qui renforcent cette précarité se multiplient :
Dans le même temps, l’état multiplie les cadeaux au patronat avec, par exemple, les lois Macron ou le Pacte de responsabilité. Ainsi, le dispositif de prime à l’embauche pour les PME, prime de 4000 euros pour l’embauche d’un salarié, sous réserve que cela soit un bas salaire (pas plus de 1,3 fois le Smic), permet par exemple d’accroître la masse de travailleurs pauvres en concédant des embauches à bas salaires au motif d’une main-d’œuvre dite « peu qualifiée ». La « reprise » ainsi annoncée et la « baisse » des chiffres du chômage sont tout simplement l’indexation de la force de travail des salariés vers des emplois sous-payés, sans compter les radiations des chômeurs renvoyés vers d’autres dispositifs d’aides sociales comme le RSA, une fois arrivés en fin de droits.
Globalement, nous assistons au passage de l’état « social » à l’état « pénal » : d’un côté, l’état réduit les aides sociales et de l’autre, il développe et accroît la pénalisation voire l’incarcération de ceux qui subissent la précarité, et flexibilise le « marché du travail ». La mise en place de ce dispositif de contrôle généralisé de tous les instants de la vie est autant destinée à faire accepter l’inacceptable, la précarité de l’emploi et celle de la vie, qu’à brider toute possibilité de développement d’une vie et d’une créativité autonomes, c’est-à-dire extérieures au marché du travail, au capitalisme et à l’État.
Les gouvernements, de « gauche » comme de droite, n’ont de cesse de cibler les « assistés » et d’attaquer les droits sociaux acquis de longue lutte. En toile de fond le discours de division entre fonctionnaires et salariés du privé, entre « insiders » (CDI) et « outsiders » (CDD, stagiaires, etc.), entre travailleurs des grosses et petites entreprises, entre « français » et « immigrés », etc. Leur but : briser toute conscience de classe et créer des oppositions artificielles pour faire oublier que la ligne de fracture est bien entre patrons et état d’un côté et travailleurs de l’autre...
La précarité se caractérise par la violence des rapports sociaux. Pour les précarisables, la vie est un combat de tous les jours, pour ne pas devenir précaires. Pour les précarisés, un combat de tous les jours, pour ne pas être encore plus précarisés. Pour ceux qui sont encore dans le monde du travail, elle se manifeste par la souffrance au travail ou la peur de
perdre son emploi ; et pour ceux qui en sont sortis, le stigmate que la société impose aux soit-disant « assistés » ou « inemployables ». Dans toutes ces situations, prévaut la sensation de ne pas avoir la maîtrise de son existence.
à l’ère de la précarité, plus rien n’est acquis, au contraire, tout est fragile, chacun a le sentiment d’être vulnérable. Aucune place, aucun statut ne paraît définitif, tout peut changer du jour au lendemain.
L’individualisme, en même temps qu’il affranchissait l’individu de la communauté, l’a rendu plus fragile. L’individu est devenu « autonome » au prix de la vulnérabilité. Car il est faux de penser que l’individu tient par lui-même et pour lui-même : l’individualisme rend l’homme et sa vie vulnérables et donc précaires...
Pour notre organisation syndicale, s’il est important et essentiel de se rendre visible, au travers de manifestations, il l’est tout autant de se retrouver et de s’organiser collectivement en :
Ceci ne peut passer, pour nous, que par une organisation syndicale de lutte de classe, autogestionnaire, non corporatiste et révolutionnaire, qui puisse agir lors des mouvements sociaux, certes, mais aussi quotidiennement sur nos lieux de travail, dans nos quartiers, dans nos villes. Il s’agit également de créer les conditions d’une véritable transformation de la société actuelle, pour enfin sortir du capitalisme et de l’exploitation salariale.
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Publié le : | 24 novembre 2016 |
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