L’objectif est de renvoyer la fixation de la norme du travail là où le rapport de force est le plus faible pour nous : au niveau de l’entreprise.
Aujourd’hui, le code du travail et les conventions collectives nous donnent des droits minimaux en terme, par exemple, de temps de travail. Les accords de branche et d’entreprise ne peuvent être que mieux disant pour nous.
Demain, avec Macron, des accords d’entreprise pourront être plus défavorables : ainsi nous pourrons, par exemple, voir nos heures supplémentaires payées moins qu’aujourd’hui.
La relation salariale est une relation de subordination. Ainsi nous travaillons sous l’autorité du patron qui a le pouvoir de nous donner des ordres, d’en contrôler l’exécution et de nous sanctionner. Afin de toucher un salaire, nous abandonnons notre liberté au seuil de l’entreprise. Le référendum d’entreprise, en laissant croire que nous sommes les égaux de notre patron, est une mystification destinée à faire passer la pilule des attaques contre nos droits.
Aujourd’hui, le référendum se fait à l’initiative des seuls syndicats.
Demain, un patron pourra organiser unilatéralement un référendum pour valider un accord d’entreprise. On voit d’ors et déjà le type de question qui peut être posé :
L’objectif est de nous mettre une pression supplémentaire : même si l’on courbe le dos, on peut se faire virer.
Aujourd’hui, lorsqu’un patron vire un collègue sans raison valable, il risque de se retrouver attaqué aux prud’hommes et de devoir verser des indemnités au collègue. Le problème du patron est qu’il ne connait pas le montant qu’il risque de devoir débourser. Malgré le discours du Medef sur les entrepreneurs risquophiles, les patrons n’aiment pas l’incertitude.
Demain, avec le plafonnement des indemnités prud’homales, le patron pourra facilement estimer combien lui coûterait le licenciement d’un collègue dont la tête ne lui revient pas ou qui est un peu trop revendicatif. Ainsi il pourra savoir si cela vaut le coût de le licencier quand bien même le licenciement n’aurait aucune raison économique ou serait illégale (collègue en arrêt maladie, femme enceinte, etc.).
L’objectif est, comme pour les retraites en 2003, de jouer le public contre le privé en attaquant l’un puis l’autre dans une logique de moins disant sociale (où l’acquis social est présenté comme un privilège).
Aujourd’hui, le secteur public, contrairement au secteur privé, n’a pas de jour de carence mais deux tiers des salariés du privé bénéficient de la prise en charge de leur jour de carence via leur prévoyance entreprise.
Demain, l’ensemble des salariés du public se verra appliquer un jour de carence et ne sera donc plus indemnisé. Au nom de l’égalité, on réduit les droits des salariés les « mieux lotis ».
Pour la CNT, le rôle du syndicalisme n’est pas d’écrire avec le gouvernement la pire opération de destruction des acquis sociaux de l’Histoire. Il consiste à s’inscrire dans un rapport de force, celui de la lutte des classes, qui permettra d’imposer nos revendications. Il est nécessaire de faire front pour faire reculer la loi du capital !
Pour la CNT, le rapport de force doit se faire par la mobilisation de tous, en s’organisant dans les syndicats outil social et économique appartenant aux travailleurs et non aux bureaucrates. Le communisme libertaire, projet révolutionnaire porté par la CNT, basé sur la socialisation et l’autogestion des moyens de production, la répartition des richesses produites par ceux qui travaillent, est une urgence sociale, politique, économique et écologique.
La CNT revendique :
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Publié le : | 1er septembre 2017 |
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