Depuis cinq mois, le mouvement contre le projet de loi ne faiblit pas. L’affluence aux manifestations est variable, mais comment pourrait-il en être autrement ? Une journée de grève c’est une journée sans salaire, c’est une journée où l’on sait que la tension physique et psychologique sera au rendez-vous du fait de l’attitude des CRS, police et autres structures aux ordres des décisions et stratégies politiques du gouvernement. Et pourtant, la détermination de celles et ceux qui s’opposent à la casse du code du travail, elle, est toujours forte. Tout l’indique, l’opinion publique ne varie pas et s’oppose fortement à cette régression sociale qu’est la loi travail. Ce ne sont pas les quelques « concessions » accordées par un gouvernement aux abois qui nous satisferont.
Au-delà de cette loi, durcie par le Sénat ou modifiée par le gouvernement avant son retour à l’Assemblée nationale le mardi 5 juillet, c’est contre l’idéologie clairement affichée par ce projet que nous nous battons. Nous ne voulons pas d’une société où les libertés individuelles se résument à l’isolement du travailleur face à un patronat tout-puissant. Nous ne voulons pas d’une société où les seules garanties collectives sont celles de se faire exploiter, licencier ou maltraiter.
La société que nous voulons construire est celle de l’action collective, de l’égalité et de la solidarité, où chacun-e aurait le pouvoir d’agir sur sa propre vie et sur son environnement.
Contre cette aspiration à la liberté, le gouvernement utilise la manière forte : remise en cause du droit de manifester, attaque de locaux syndicaux comme ceux de la CNT à Lille, blocage de la Bourse du travail à Paris, incarcérations, arrestations préventives et violences policières occasionnant des blessures graves. Nous exigeons la fin des poursuites judiciaires et des mesures administratives contre les militantes et militants du mouvement social.
Notre mobilisation continue aujourd’hui comme à la rentrée. L’arme des travailleuses et travailleurs, c’est la grève et le blocage de l’économie. C’est le seul langage que comprennent le gouvernement et le patronat.
La CNT appelle à poursuivre et amplifier la mobilisation, partout où il le faudra, comme il le faudra, jusqu’où il le faudra.
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Publié le : | 4 juillet 2016 |
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