Les femmes sont majoritaires dans le milieu hospitalier, les Ehpad, l’éducation, les commerces, le secteur du nettoyage : elles sont par exemple 92 % des Accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH), 91 % des aides-soignantes, 88 % du personnel infirmier, 98 % des aides à domicile et des aides ménagères, 73 % des agents d’entretien, 80 % aux caisses des supermarchés. Ces métiers du service, du soin, de l’entretien, de la relation, sont aussi ceux « que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal » (comme semblait le découvrir Macron pendant le confinement, foutage de gueule…).
Les femmes sont particulièrement mobilisées et exposées en ces temps de crise sanitaire. En plus d’être majoritaires dans les métiers les plus précarisés et mal payés, nombre d’entre elles, dans ces secteurs, subissent des oppressions racistes et sexistes. Par ailleurs, ces discriminations et agressions, sur le lieu de travail comme partout, sont toujours aussi difficiles à dénoncer et à faire cesser.
Dans l’ensemble des secteurs, les femmes continuent bien souvent de se heurter à des difficultés pour obtenir l’égalité de rémunération, d’évolution carrière, de traitement avec leurs collègues masculins.
Et quels que soient les secteurs, ce sont aussi des femmes qui occupent le plus souvent les emplois à temps partiel, donc encore moins bien rémunérés. Ces inégalités tout au long de la carrière se répercutent lourdement sur le montant des pensions et les conditions de départ à la retraite (plus tardif, en moins bonne santé, etc.).
La peine est double (au moins !) pour les mères isolées, qui travaillent deux fois plus souvent à temps partiel que les mères en couple. Ces temps partiels imposés contraignent bien des femmes à cumuler plusieurs emplois. Le confinement a contribué à révéler à quel point la répartition du travail domestique pèse encore lourdement sur les femmes, qui assument majoritairement l’organisation des repas, les tâches ménagères, l’éducation et le soin des enfants.
Les violences intrafamiliales, en ces temps de confinement et de crise ont considérablement augmenté. Les féminicides, les violences, l’inceste, les viols et le harcèlement, même rendus de plus en plus visibles grâce au travail des militantes, continuent de faire des victimes au quotidien. Ces violences sont même légitimées au plus haut niveau de l’État et dans le discours médiatique dominant, ce qui est particulièrement insupportable. Le patriarcat est toujours là, aux postes de pouvoir, et il n’entend pas abandonner sa domination sans résistance.
En tant que syndicats, nos luttes et nos revendications visent l’égalité et le développement de structures sociales permettant l’accès de toutes et tous à des conditions d’existence libres et émancipatrices. Or avant d’y arriver, quelques revendications de base nous semblent incontournables :
Nous exigeons l’accueil immédiat et sans condition (mais dans de bonnes conditions !) de toutes les femmes (et de leurs familles) qui quittent leurs pays à cause de la misère et de l’oppression, victimes de violences sexistes ou de la traite prostitutionnelle. Nous exigeons également que les multinationales françaises appliquent au sein de leurs entreprises, dans tous les pays du monde, les mêmes règles qu’en France en termes de salaires, de congés maternité et parentaux.
Nos syndicats soutiennent toutes les luttes pour l’émancipation des travailleuses, dans tous les secteurs et à travers le monde, contre toutes les formes d’oppression, contre l’obscurantisme, la traite prostitutionnelle et pour l’égalité économique et sociale.
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Publié le : | 25 février 2022 |
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