Le 28 avril, X. Bertrand, ministre du travail, accompagné du secrétaire d’État chargé de l’emploi et du secrétaire d’État chargé de la Fonction publique, a présenté ses propositions de réforme des retraites à certains syndicats.
41 ans pour tous… une attaque de plus contre la répartition solidaire et le salaire socialisé
Dans la ligne de la loi du 21 août 2003, la durée nécessaire pour bénéficier d’une pension à taux plein est majorée d’un trimestre par an pour atteindre 41 annuités, au 1er janvier 2012. Mais toujours rien sur la question de la pénibilité du travail : même régime pour tous, quelles que soient les conditions de travail ou l’espérance de vie.
En même temps, Fillon ose déclarer que l’âge légal de la retraite va rester fixé à 60 ans. 22, v’là les décotes et la paupérisation du plus grand nombre.
Un financement sur le dos des chômeurs… et des salariés, au profit du patronat et du capital
Le gouvernement prévoit « d’augmenter progressivement les cotisations d’assurance vieillesse sans augmenter les prélèvements obligatoires », par transfert de cotisations chômage, selon un mécanisme prévu en 2003. En gros, on indemnisera moins les chômeurs ou on les forcera à retourner travailler coûte que coûte. Ce que suggère d’ailleurs la proposition de baisser les allocations après deux refus d’offres « valables » (sic).
En revanche, pas un mot sur les exonérations de cotisations patronales (26 milliards en 2007), l’absence de cotisation sur les stock-options, l’intéressement ou la participation, les crédits d’impôt pour les dividendes distribués aux actionnaires.
Et va pour leurs litanies sur la faillite de l’État, sur des « déficits formidables »… alors que l’argent est là, détourné par l’État, volé par le patronat, au profit des grandes compagnies privées, de la spéculation et de l’enrichissement des nantis.
Augmenter les cotisations sociales patronales et récupérer l’argent que ces parasites ont volé, voilà qui permettrait de revenir immédiatement à 37,5 années de cotisations et de rétablir des régimes spéciaux pour tous ceux qui triment.
Ils réfléchissent à pire encore…
… et acceptent de travailler à toutes les idées du Medef et notamment, malgré les dernières déclarations de Fillon, au relèvement progressif de l’âge légal de la retraite.
Du coup, ils ouvrent des perspectives pour faire travailler les seniors qui encore une fois sont la première cible de la pression sur les salariés : fin de tous les dispositifs de préretraite et de limites d’âge, suppression progressive de la dispense de recherche d’emploi (DRE) pour les chômeurs de plus de 57 ans et demi, amputation de la prime de départ à la retraite pour les salariés qui n’auront pas une carrière complète.
Ils programment également la « libéralisation » du cumul emploi-retraite : comme les pensions vont irrémédiablement baisser, il faudra travailler pour combler le trou si on n’a pas les moyens de se payer une retraite en fonds de pension…
Pour les patrons, rien avant 2010, aucun effort supplémentaire, tous satisfaits, du MEDEF à la CGPME, et à l’UPA.
Le PS ne moufte même pas, convaincu qu’il faut satisfaire à de nouveaux sacrifices.
Pour une riposte à la mesure de l’attaque
Les mouvements de grève sur les retraites de 2003 puis de l’automne dernier (régimes spéciaux) n’ont pas fait reculer le gouvernement. Et les grèves des étudiants contre la loi LRU, des fonctionnaires pour leurs salaires et aujourd’hui des enseignants et lycéens sur les suppressions de postes se heurtent toutes à un mur. Ces grèves par secteur, par entreprises,
les journées d’action isolées ne suffisent plus. Les richesses existent, plus que jamais, elles sont juste de plus en plus concentrées entre les mains de quelques-uns pendant que tous nos acquis sociaux (santé, éducation, retraite, etc.) partent en sucette. Nous n’avons plus le choix : face à un gouvernement de classe, il nous faut une riposte de classe : seule unegrève générale public-privé à laquelle ils n’échappent que trop, depuis des années, permettra de renverser la tendance.
– retour aux 37,5 annuités pour tous public-privé
– arrêt de toute exonération patronale et pour le remboursement des sommes déjà exonérées
– augmentation immédiate du taux des cotisations sociales patronales
– gestion par les seuls salariés des caisses de sécurité sociale
– retour à l’indexation des pensions sur les salaires (la retraite, c’est du salaire !)
– abaissement du nombre d’annuités et réduction du temps de travail, en fonction de la pénibilité.
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Publié le : | 15 mai 2008 |
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