OFS pour Orly Flight Service, filiale de la société américaine WFS (leader mondial des services aéroportuaires) ne s’embarrasse pas avec le droit syndical. La toute nouvelle section syndicale CNT du SGTL, perturbe la direction au point de mettre à mal le ronronnement des centrales syndicales installées dans la maison.
Octobre 2012, une vingtaine de camarades de l’établissement OFS créent une section syndicale, le SGTL désigne dans la foulée un représentant de la section. La société le conteste immédiatement. Ayant mis un temps, l’ensemble des critères de la loi de 2008 dans la balance pour étayer leur contestation, puis constatant que sur ce terrain-là, le SGTL était inattaquable, le patronat version oncle Sam va sortir de son chapeau un bien curieux argument. En effet devant le tribunal et par la voix de son maître… la société prétend que pour qu’une section syndicale puisse exister, il faut qu’elle soit connue à l’intérieur de l’entreprise. Imaginez donc un salarié quelque peu naïf… venant demander à sa direction, la mise à disposition d’un panneau de libre expression annonçant une future section syndicale CNT !
Décembre 2012, la société va donc plaider que personne n’a jamais entendu parler de la CNT au sein d’OFS, n’hésitant pas à mêler à sa cause, une démonstration sur l’offre syndicale déjà surabondante dans la société (à contre-courant de la description faite par nos camarades sur l’inexistence de ces syndicats fantômes). Ce qui laissait entendre que les salariéEs pouvaient bien se passer de la CNT, vu déjà le large choix syndical à leur disposition !
C’est ce qui s’appelle tenter une manœuvre de diversion, l’illusion ne durant qu’un temps, la présidente va rappeler dans les attendus de son jugement, que la loi n’impose pas d’antériorité à la désignation d’un RRS et que celle-ci peut être concomitante à la création de la section syndicale.
Dans le même temps, la section syndicale est déjà à l’œuvre sur le terrain militant, en étant le fer de lance d’une contestation d’environ 200 salariéEs sur les 700 que compte le site, qui débrayent et défilent sur l’aéroport d’Orly contre leurs mauvaises conditions de travail et les manquements graves à leurs sécurités.
Lors de la signature d’un protocole de sortie de crise… la DRH demande à un de nos camarades présent, de quel syndicat est-il ? Réponse : « La CNT madame, j’accompagne Zak notre RSS ».
Alors quand quelques jours plus tard notre camarade imprudent a un accident de travail, manquant de peu d’y laisser la vie, la direction ne s’embarrasse pas, elle décrète une mise à pied immédiate dans l’attente d’un entretien préalable au licenciement, sans diligenter l’enquête préliminaire du CHSCT. Mais là aussi, la direction va capituler en rase campagne. En effet dès le début de l’entretien qui durera qu’un bref instant, la direction demande à notre camarade de reprendre son travail, elle annule la procédure et lui paiera les 10 jours de mise à pied !
Que s’est–il donc passé pour que la direction recule ainsi sur son projet de licencier notre camarade ? Un sacré grain de sable est venu enrailler en effet, le secrétaire du CHSCT de la société avait la veille constaté un défaut majeur sur la machine, qui va amener notre camarade à avoir un accident de travail, sans avoir pris la précaution de le consigner à la direction, ce qui pour un secrétaire de CHSCT, fait tout de même un peu désordre... Depuis l’ensemble des élus du CHSCT demande la démission de cet élu, qui par ailleurs est en train de négocier son départ de la société !
Devant les courriers de la section syndicale CNT et du camarade sanctionné, menaçant la société d’une plainte au pénal pour mise en danger de la vie d’autrui, la direction a donc rebroussé chemin sur ses minables intentions cachées de combattre l’implantation de la CNT.
Qu’à cela ne tienne, les impérialistes américains ne renoncent jamais à leurs buts, ils viennent d’annoncer aux élus et aux camarades, la prochaine division du périmètre de l’établissement d’Orly en 3 nouvelles sociétés. Parmi les salariéEs qui vont être transféréEs, il y a bien sûr des syndiquéEs de la CNT. WFS pourrait bien se retrouver d’ici peu de temps avec 3 sections syndicales CNT sur les bras, cette fois la société saura sans doute à qui parler…
Brève : encore une société américaine, Yellow Pedicab LTD, la spécialiste des licenciements par simple mail… Les salariéEs qui sont suspectés de vouloir défendre leurs droits n’ont qu’à bien se tenir ! Cette société de vélo-taxi dont le siège est basé à San Francisco, loue des triporteurs à Paris pour les touristes, son bureau est situé dans un parking... Le PDG déclare même à la presse qui l’interroge sur cette absence du respect de la législation, qu’il ne comprend pas le droit français ! Toujours est-il que cette exploitation sans borne des salariéEs, continue malgré plusieurs articles de presse relatant cette situation illégale. Mais que font donc les services de l’inspection du travail ? Certains des employéEs sont des jeunes anglophones de passage pour quelques mois en France, ils sont recrutés en CDI pour des durées déterminées (économie de la prime de précarité par l’employeur) et qui maîtrisent mal leurs droits. Une action sous la forme d’une distribution de tracts pour soutenir ces salariéEs est envisagée par le SGTL.
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Publié le : | 4 février 2013 |
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