Depuis la rentrée 2016 nous, précaires de l’éducation nationale en Île-de-France, nous nous réunissons en assemblée ouverte afin de nous organiser collectivement. Nous sommes AESH, AED, AP ou prof contractuelles. Bien qu’ayant des statuts différents, nos revendications sont communes et relèvent d’une seule et même condition de précarité : classes surchargées, sous-effectifs, salaires minuscules, renouvellements incertains, missions aléatoires et informelles etc.
Dans ce cadre nous avons décidé d’appeler à une journée de grève nationale des précaires de l’éducation nationale le 5 avril 2018, parce que nous pensons que c’est seulement par la lutte nous pourrons satisfaire nos revendications. Nous demandons des meilleurs salaires, des effectifs à la hauteur des besoins, la reconnaissance pleine et entière de nos fonctions pédagogiques, une maîtrise de nos emplois du temps et la garantie du renouvellement de nos contrats ; à plus long terme, la titularisation de tout-es celles et ceux qui le souhaitent, sans conditions de concours, de diplôme, de nationalité, de formation ou de stage.
Nous avons lancé cet appel à la grève très en avance afin d’avoir le temps de nous organiser et de contacter d’autres collectifs qui s’organisent ailleurs sur le territoire. Nous avions d’ailleurs rédigé un "Appel aux collectifs de précaires de l’Éducation" que vous trouverez ci-dessous.
En région parisienne une nouvelle assemblée préparatoire de la grève est prévue le 15 mars. Le programme de la journée du 5 avril a été défini, avec une assemblée générale au matin, à 10h30 à la Bourse du Travail de Paris et la manifestation au départ de Place de la Sorbonne à 14h.
Une caisse de grève en ligne a été créée à l’adresse https://www.lepotcommun.fr/pot/950xw1c5. Elle sera alimentée par l’organisation d’un repas de soutien le 4 mars, à la Cantine des Pyrénées (Paris 20). Le principe est simple : chacun-e peut contribuer en solidarité, puis l’argent sera redistribué aux grévistes.
Notre appel a été entendu par des collectifs locaux de précaires de l’éducation nationale qui se le sont réapproprié et s’organisent dans leurs régions. À Grenoble une réunion de préparation de la grève est prévue le 10 mars 2018 à 13h30 au 12 rue des trembles. Nous avons également eu échos de mobilisation qui s’organiserait dans les Hautes-Alpes, les Pyrénées-Orientales, dans le Nord-Pas-de-Calais, en Meurthe-et-Moselle... Nous avons créé un post spécifique pour recenser tous les rendez-vous du 5 avril sur notre page facebook, pensez à l’alimenter.
Nous avions également rédigé un "Appel aux organisations syndicales de l’Éducation". Au niveau national, l’appel à la grève du 5 avril est désormais relayé et soutenu par deux fédérations syndicales : la Fédération SUD Éducation et la CNT-FTE.
Les conditions de précarité que nous dénonçons et contre lesquelles nous nous battons ne concernent pas seulement les métiers précaires de l’éducation nationale et les contractuel-les. Au contraire, elles font partie d’une plus vaste offensive menée contre le service public. Dans l’éducation nationale cela prend la forme du projet Macron/Blanquer/Vidal, contre lequel étudiant.e.s et enseignant.e.s se mobilisent depuis désormais un mois. C’est pour cela que la date du 5 avril veut s’inscrire dans un contexte de mobilisation grandissante. Elle sera précédée par d’autres journées de grève que nous soutenons et auxquelles nous appelons sur le plan local et national, comme celle du 22 mars, journée de grève dans la fonction publique.
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Publié le : | 3 mars 2018 |
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