Violence qui s’était déjà exercée à plusieurs reprises par des intimidations près du local où logeait les Tunisiens et dans les métros alentours où, depuis une semaine, le procureur de la République organise des rafles visant notamment les Tunisiens.
Une forte présence policière a également encadré leur cortège lors de la manifestation du 1er mai.
La plupart des tunisiens qui se trouvaient dans ce local sont passés par l’Italie, et en particulier par Lampedusa, après un long périple.
Le choix de ce local s’est fait car depuis plusieurs semaines, voir plusieurs mois pour certains d’entre eux, ils dormaient dans les parcs du 19e arrondissement. Il devenait urgent pour eux de trouver un toit.
Les propositions faites par la mairie de Paris ne permettaient pas de reloger l’ensemble des occupants : quelques chambres d’hôtels proposées en nombre insuffisant et pour quelques nuits seulement et aucun lieu permettant de se réunir.
Lorsqu’une proposition a été acceptée par les Tunisiens, à savoir un local pour 100 personnes et un hébergement pour 50 autres, les cars qui devaient les emmener dans ce lieu étaient entourés de cars de police. Les personnes se dirigeant vers ces cars ont alors fait demi-tour.
Claude Guéant se félicite des arrestations et explique une nouvelle fois que les Tunisiens n’auraient pas dû pouvoir franchir la frontière italo-française, puisqu’ils ne disposaient pas de ressources nécessaires pour séjourner en France. Faut-il encore une fois rappeler que l’espace Schengen est un espace de libre circulation où les personnes qui disposent d’un titre de voyage peuvent normalement se déplacer sans encombre ?
Bertrand Delanoé justifie cette expulsion en expliquant que le local était insalubre et que les Tunisiens étaient en quelque sorte manipulés par des « militants anarchistes ». Ces deux arguments sentent le réchauffé car ils sont mis en avant à chaque expulsion et arrestation de sans-papiers.
Le collectif de Tunisiens qui s’était formé est autonome et prenait ses décisions en toute connaissance de cause. Quand à l’insalubrité, peut-on considérer que la rue ou les cellules d’un centre de rétention sont plus accueillantes et plus dignes ?
À l’heure actuelle, la centaine de tunisiens arrêtés pour défaut de papiers est accusée de dégradation de biens et sont placés en rétention. Ils risquent à tout moment une réadmission vers l’Italie.
La CNT demande la libération de l’ensemble des Tunisiens, l’abandon des poursuites et une solution durable d’hébergement.
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Publié le : | 6 mai 2011 |
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