Diviser pour mieux régner, le vieil adage est d’une actualité totale.
Nous ne distinguons pas entre bons ou mauvais manifestant-e-s.
Nous ne voyons que des manifestant-e-s contre la loi travail et son monde.
Nous ne faisons pas de distinctions pas entre cortèges syndicaux ou cortège de tête.
Nous ne voyons qu’un mouvement qui marche sur ses deux jambes : des syndicalistes devant et derrière, des manifestant-e-s qui se mélangent et qui refusent de se laisser diviser.
Nous ne distinguons pas entre casseurs et gentils manifestant-e-s ; nous ne voyons que des gens qui savent que briser une vitrine, brûler une voiture ou taguer une banque ne peuvent être comparés aux violences policières qui blessent, tuent, mutilent. Ce sont des symboles du capitalisme qui sont attaqués. Jamais les personnes.
Depuis trois mois, le matraquage - dans les manifs et les médias - contre les cortèges de tête bute sur le refus obstiné des manifestant-e-s de se désolidariser les unes des autres.Toujours plus nombreuses à l’avant, toujours plus déterminés, toujours plus attentives les unes aux autres pour faire face collectivement aux arrestations, aux gazages, aux tirs de Flash-Ball, aux provocations policières, aux charges de CRS, aux grenades de desencerclement et aux bombes lacrymogène. Toujours plus mélangé-e-s aussi.
Nous sommes plein d’intelligence collective, d’une intelligence vivante qui s’augmente et se transmet d’une manif à l’autre : ne pas se laisser nasser, se mélanger, s’arrêter si nécessaire, faire masse autour des tagueurs, garder nos blessées et ne pas laisser les CRS les encercler... Aujourd’hui, les cortèges syndicaux sont fouillés, gazés, matraqués, empêchés de manifester jusqu’à la fin des parcours et c’est maintenant l’interdiction de manifester qui est brandie.
Faire corps, ensemble, contre la violence policière et médiatique. Une violence structurelle dont nous savons qu’elle intervient tous les jours dans nos vies, pour nous isoler, nous soumettre et nous exploiter.
L’acharnement policier, médiatique, politique contre ceux et celles qui seraient des casseurs est à combattre pour ce qu’il est : une guerre sociale est engagée. Aujourd’hui casseurs, hier appelés racailles, canailles, chienlit, émeutiers, la rhétorique est ancienne. Désigner les coupables pour endiguer la révolte qui se propage.
Dans les banlieues, les quartiers populaires, les usines, contre les militantes, les syndicalistes, les sans-papiers, l’État raciste se fait le bras armé d’un patronat vorace, dans la plus grande impunité policière.
Nous exigeons le retrait de la loi Travail, la libération et l’amnistie immédiate de tous les enfermé-e-s, prisonnier-e-s et inculpé-e-s du mouvement social.
Nous ne nous laisserons pas gouverner par la peur. Nous continuerons de manifester et de dénoncer les dérives fascistes d’un gouvernement aux abois.
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Publié le : | 20 juin 2016 |
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