PSA n’y va pas par quatre chemins : 1 500 emplois supprimés viennent s’ajouter aux 8 300 de juillet 2012. Voilà la sanction appliquée aux salariés suite à la « mauvaise » stratégie de la direction du groupe. La direction, elle, reste en place, bien sûr.
Renault, aussi dont la direction est critiquée même par des économistes, qui a ouvert des usines en Roumanie, Turquie, Maroc et récemment en Algérie, met en concurrence ses usines européennes d’Espagne et de France. Vous baissez vos salaires à Madrid, vous aurez droit à l’embauche de quelques CDD. Vous ne voulez rien savoir en France, vous aurez quand même droit à des restructurations et à une mobilité forcée entre usines. De plus, 7 500 emplois seront supprimés. Autrement dit, soit le diktat de la mobilité interusines est accepté, soit la grande porte s’ouvre. Mais ce qui se profile, ce sont les deux. Demain, la mobilité forcée, et, après demain, la fermeture de sites... avant 2017, année d’élection présidentielle.
L’industrie métallurgique, que ce soit dans l’automobile ou la sidérurgie, est en train d’être démantelée. Pourtant une centrale syndicale importante et bien connue avait appelé à manifester le 9 octobre pour sauver l’industrie. Depuis : Arcelor, PSA, Renault, Petroplus, Goodyear, et bien d’autres encore ne méritent pas une mobilisation générale pour y faire face ? Difficile ? Oui, surtout quand on a appelé à voter pour ce président, on évite de trop l’ennuyer...
Dans les années 1980, Mitterrand avait commencé le boulot, Hollande le continue. Car, bien sûr, l’État n’a pas vocation à être industriel donc à reprendre des activités car cela serait bien sûr trop coûteux ! 1 milliard pour Florange paraît-il. Mais alors la défiscalisation des entreprises qui paient leurs employés au smic, c’est pas une nationalisation rampante ? Mais alors le crédit d’impôts de 20 milliards aux entreprises, dont Arcelor, PSA, Renault vont aussi bénéficier, c’est pas de la nationalisation rampante ? Non, bien sûr, parce que cet argent, celui de l’État, dans ce cas est gaspillé, jeté par les fenêtres. C’est sans aucune contre partie. Les entreprises, malgré l’aide de l’État, peuvent sans problème continuer de licencier, restructurer etc. Et bien entendu, rémunérer leurs actionnaires.
Voila où nous en sommes. L’État au secours des riches, l’État au secours des entreprises, sans aucune contrepartie. La capitalisme domine sans partage, avec un système politique, législatif, syndical, médiatique à sa botte. Nous ne pouvons rien attendre sinon que des miettes de tous les arsenaux qui ne sont mis en place que pour nous faire avaler la pilule.
La CNT pour sa part n’attend rien de ce système qui ne propose qu’enrichissements personnels, malversations, fraudes en tous genres, contournements des lois, etc., pour continuer de s’enrichir. La CNT pense que d’autres richesses doivent êtres mises en avant. Des richesses qui ont tellement de valeur qu’elles n’ont pas de prix. La coopération, la solidarité, la mutualisation entre les salariés des usines automobiles et métallurgiques, quels que soit les constructeurs, les marques, les usines, pour faire face à la situation dans laquelle se trouve notre branche industrielle. La réponse doit venir des salariés eux-mêmes, à travers leurs assemblées générales et l’assemblée générale des assemblées. Certes, ne nous voilons pas la face. Le chemin à parcourir est immense. Mais il nous semble que le tenter nous mènera à discuter, et décider ensemble de ce qu’il convient de faire pour nous défendre tous, et non pas s’en tirer individuellement.
Retrouvons notre dignité : ce que nous avons, nous le devons à notre travail. Ce qu’ils ont, ils le doivent aussi à notre travail. Ne nous laissons pas écraser. Rassemblons-nous, unifions-nous et tissons aussi des liens que ce soit avec les usines d’Île-de-France, de France, du Maghreb et des pays de l’Est.
Unis, nous pourrons faire face !
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Publié le : | 5 février 2013 |
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