LE MÉGAPHONE n°2 - 1er trimestre 2016

S’ORGANISER POUR RÉSISTER !! A CONTRE-COURANT

Le contexte social, politique, tant sur le plan national qu’international, dans lequel lutte aujourd’hui le mouvement social est caractérisé notamment par des luttes essentiellement défensives, le dos au mur. Il en est ainsi des conflits qui s’opposent aux licenciements, aux réductions d’effectifs, aux conséquences désastreuses des politiques d’austérité et de rigueur conduites indifféremment par des gouvernements de droite ou de gauche, de la Grèce à l’Espagne en passant par la France.

Pour le monde « d’enbas » le travail est de plus en plus synonyme de précarité, de flexibilité. Les patrons anglais ont même inventé le contrat d’un jour !! En France la gauche réactionnaire s’attaque aux conquêtes ouvrières en particulier en matière de droit du travail comme du temps de travail.

Le populisme et la xénophobie gangrènent les sociétés

Comme lors de toutes les crises du système capitaliste la théorie du bouc émissaire refait surface. Dans les années 30 c’était le juif qui était désigné comme cible, aujourd’hui ce sont les populations d’origine arabe et africaine qui sont stigmatisées. Le racisme est une nouvelle fois utilisé pour diviser le monde du travail qui, uni, n’a qu’un ennemi : le patronat et l’Etat à sa solde. Conséquence : sur le plan européen les organisations d’extrêmedroite, néo-fascistes, se développent sur le plan électoral. Et gagnent des positions institutionnelles. Et, alors que les politiciens sont discrédités, disqualifiés, une partie du peuple attend le sauveur suprême...

Partout la barbarie succède au mythe d’un capitalisme progressiste

Le continent africain colonisé avant-hier, néo-colonisé hier, toujours pillé et dominé aujourd’hui, est devenu le théâtre d’une guerre intérieure et extérieure. En l’absence d’une alternative porteuse d’un projet anticapitaliste, ces combats se livrent sous la bannière de l’obscurantisme le plus rétrograde. Des centaines de milliers de vies humaines sont détruites, des villes sont rasées, et comme en France en 1940, l’exode est le seul choix possible pour les populations civiles, et face à ces réfugiés s’impose la solidarité. Seule la résistance kurde, luttant à la fois contre le dictateur syrien, Daesh et les dirigeants turques, semble proposer une orientation progressiste. Et désormais cette barbarie s’exporte de manière organisée et planifiée, frappant au hasard d’innocentes victimes., de toutes origines, et la CNT leur apporte son soutien ainsi qu’à leurs proches.

L’état d’urgence contre le terrorisme mais aussi contre les mouvements sociaux...

En France le pouvoir instrumentalise cette situation pour mettre en scène « L’Union Nationale », avec le soutien de toutes les forces politiques de droite et d’extrême-droite, unité tendant à faire oublier sa politique intérieure de rigueur. Et naturellement les mesures liberticides de l’état d’urgence frappent en particulier des militants-es du mouvement social dont les habitations sont perquisitionnées en pleine nuit, sans aucun motif sérieux, comme sont frappés des individus dont le seul crime est d’être musulman, qui sont eux aussi perquisitionnés sans aucun motif. D’autres sont assignés à résidence.

Le monde découvre que le système n’offre que la régression sociale, les guerres comme avenir.

Aujourd’hui chacun peut comprendre que le capitalisme conduit l’humanité à sa perte. Résister est un devoir pour chaque personne consciente des enjeux. Aussi devons- nous renforcer nos efforts d’organisation sans renoncer.

Solidarité avec les victimes du 13 Novembre 2015 et leurs proches !!
Levée de l’état d’urgence !! Ni État policier ni État islamique.
Solidarité entre les travailleurs-euses du monde entier !!

Auteur : Union régionale parisienne CNT
Publié le : 4 février 2016
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