Édito
Ce chat du 9.3 est un chat d’automne. Il prend des poils, il prend le temps aussi. Mais pas par plaisir. C’est plutôt le calme qui précède la rage. Le chat se fige, il fixe son adversaire. Il jauge le rapport de force. C’est ce que nos textes visent à faire. De l’université à l’école élémentaire, on observe le néolibéralisme façon Macron en actes. En Seine-Saint-Denis, il opère avec vigueur son action dissolvante des collectifs existants et possibles.
Les contrats aidés, c’était pas génial. Ce n’est plus rien du tout. Et 200 000 personnes qui n’auront plus de boulot d’ici janvier. Joyeux Noël. L’université, appauvrie à dessein, refuse du monde. Les agents, dans les écoles les collèges et les lycées, souffrent. Moralement, physiquement, les tâches deviennent éreintantes à force de sous-effectifs. Peut-être que le secteur privé, avec ses esclaves dont le contrat aura été « négocié » salarié par salarié grâce aux réformes par ordonnances, fera mieux le taf ? Et pendant ce temps, évaluations numérisées et fichage à tous les étages pour les élèves. « On » se souviendra toute leur vie de leurs coups d’éclat de gosses. Et quand il faudra en trouver un, de taf, qui sait si le dossier va pas ressortir d’on ne sait où.
Et l’employeur, qui n’aime déjà pas trop embaucher des gens avec l’accent du 9.3, va vite envoyer la candidature dans son dossier spam.
Tout ça on l’observe. Miauler de façon bien stridente, c’est pour annoncer le coup de griffe. Il viendra de vous qui nous lisez, de nous tous. Dans chaque établissement, ça commence par dire « Non », ensemble, aux chef·fe·s. Ensuite, à nous tous de transformer ce « non » libérateur en propositions libératrices. De l’argent pour cela, il y en a. Pour l’avoir, seule la lutte paiera.
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Publié le : | 5 décembre 2017 |
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✚ Le Chat du 9.3 n°3 - automne 2017
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